Les Aphyllophorales de 2020
au cœur du parc des volcans d’Auvergne
Du 13 au 20 septembre 2020, le village Azuréva de Murol (63) a accueilli
les 32ièmes journées Aphyllophorales.
De là, nous avons pu rayonner, sans trop rouler, vers les forêts de Courbange, Picherande, bord du lac Pavin, bord du lac de Bourdouze, bord du lac Chauvet ainsi que le parc d’Allagnat (Ceyssat).
Lors de la sortie à Allagnat, Hervé Cochard, directeur de recherches à l’INRAE Clermont-Ferrand, a présenté les particularités de cette belle forêt, et nous a dit quelques mots sur ses recherches portant sur l’adaptation des arbres aux changements climatiques.
Gérald Gruhn et l’association des Aphyllophiles,
avaient maintenu ces journées d'études malgré
les difficultés liées au Covid.
A la demande «des nouveaux», Gérald Gruhn a commencé la semaine par un diaporama dans le style Les corticiés pour les nuls. Que faut-il observer et comment s’y prendre ? Après une approche macroscopique, nous avons eu droit à une approche microscopique le tout accompagné d’une bibliographique basique mais indispensable. De quoi aborder avec les bonnes méthodes l’étude de ces champignons.
Au retour de nos explorations, les après-midi étaient consacrées à la détermination des récoltes. Les néophytes (dont nous faisons partie), ont été aidés par les experts qui n’ont pas hésité à donner de leur temps pour nous aiguiller vers les bonnes déterminations. Des mycologues experts qui venaient d’Allemagne, de Suisse, de Catalogne, de Belgique, du Portugal, du Pays Basque et de toutes les régions de France.
En principe, en 2021, les journées Aphyllophorales se dérouleront en Normandie. Gageons que nous y ferons de belles découvertes…
Longtemps l’étude de ces champignons est restée l’apanage de quelques mycologues spécialisés. Il faut dire que la documentation et les flores des polypores comme des corticiés étaient rares et hermétiques pour les débutants.
Livrons-nous à un petit historique bibliographique.
Dès 1909, l’Abbé Bourdot publiait avec son compère Galzin, des fascicules dans les bulletins de la Société Mycologique de France. En 1927 ces fascicules ont été regroupés et complétés dans un ouvrage : Les Hyménomycètes de France. Cette flore est restée longtemps le seul ouvrage de synthèse (et en français) de ces genres difficiles. Elle est parfois encore utilisée, même si la nomenclature a depuis profondément évolué.
En 1973, Kurt Hjortstam, Karl-Henrik Larsson and Leif Ryvarden publiaient le premier des 8 volumes de The Corticiaceae of North Europe, avec les illustrations (très utiles) de John Eriksson. Une série qui reste la référence des Corticiés.
En 1986, Breitenbach et Kränzlin publiaient le tome 2 de la série des Champignons de Suisse, consacré aux Hétérobasidiomycètes, Aphyllophorales et Gastéromycètes. Comme toute la série, il était publié en allemand, en anglais et en français. Pour la première fois un beau livre très illustré par de bonnes photographies en couleurs. Des dessins des éléments microscopique complètent la fiche de chacune des espèces présentées. Cet ouvrage est une des bases de la bibliothèque des mycologues.
Puis, en 1989, Guida alla determinazione dei funghi. Vol. 2: Aphyllophorales, Heterobasidiomycetes, Gastromycetes de Walter Jülich, ouvrage en allemand était publié en italien (ainsi qu’en anglais)
Plus récemment, les choses ont bougé. En 2005, les Edizioni Candusso publiait Polyporaceae s.l. d’ Annarosa Bernicchia avec des clés en italien et en anglais. Très richement illustré par de belles photo couleur, complétées de dessins des éléments microscopiques. Cet ouvrage reste une des bases indispensables à l’étude des polypores.
En 2010, c’est à nouveau Annarosa Bernicchia qui publie Les Corticiaceae. Premier ouvrage «moderne» et illustré sur ce groupe justement réputé difficile. Là encore, cette flore est devenue indispensable aux «Aphyllophoralistes».
Cette année, en juin 2020, elle vient d’éditer Polypores of the Méditerranean Région. Dernier ouvrage de cette exceptionnelle série (en anglais).
Nous avons la chance, depuis mai 2020, de disposer de l’ouvrage en français de Bernard Rivoire, Polypores de France et d’Europe. Un travail impressionnant : 872 pages de clés, de fiches descriptives illustrées macro et micro…bref, la bible du polypore. L’auteur était avec nous à Murol lors de la dernière session des Aphyllophiles…
Donc bien pourvus en littérature, nous pouvons
maintenant nous lancer dans l’étude des Polypores
et des Corticiés.