Au départ du chemin nous traversons la Ribera de Sureda. Elle ne coule pas bien fort mais les bottes sont de mises.
SMLXL
Hohenbuehelia horakii Courtec. et une photo micro d'une cystide qui permet... à coup sûr de différencier cette espèce pleurotoïde d'autres espèces lui ressemblant.
Cystide metulloïde
Omphalina pyxidata (Bull.) Quél., minuscules (chapeau de moins d'un centimètre de diamètre) et trouvées sur le bord du chemin. Confiées à Jean-Louis pour l'étude approfondie au microscope ! Ce qui nous permet d'avoir son nom rapidement.
Puis trois espèces à chair gélatineuses, représentants des (anciens) phragmobasidiomycètes. Ce groupe est caractérisé par des basides cloisonnées mais sur le terrain et bien sûr sans microscope pour examiner les basides on les reconnaît à leur chair tremblante et au toucher "en gelée".
Même si en séchant ils deviennent très durs et cassants, en particulier Auricularia auricula-judae connu sous le nom de champignon noir chinois.
En retournant des branches nous avons trouvé un lumineux Terana coerulea (Lam.) Kuntze. Son bleu profond se cache sous les branches tombées au sol. Il n'est pas facile à repérer mais c'est toujours un plaisir de le débusquer.
Dans la famille des Corticiaceae, que les mycologues appellent vulgairement "les croûtes" cette couleur est sans doute l'exception. Je laisse le soin à une spécialiste, Arlette Neveu de dévoiler le secret de son pigment dans ce court extrait du livre de 346 pages qu'elle a consacré à cette espèce :
[c'est] "un dérivé triméthoxylé de l'acide téléphorique, composé quinonique à squelette dibenzofurannique"
(Mon ignorance en chimie m'empêche de comprendre cette définition. Tant pis je trouve ce champignon très beau quand même !!)
Ce petit ascomycète en forme de coupe perché sur un stipe fin et haut appartient à la famille des Sclerotiniaceae comme Rutstroemia echinophila (Bull.) Höhn. vue en quantité l'automne dernier dans les bogues de châtaignes.
Dumontinia tuberosa (Bull.) L.M. Kohn ne pousse, lui, qu'avec l'Anémone sylvie. Il en parasite le rhyzome et forme un sclérote enterré.
Ce sclérote noir à l’extérieur et blanc à l'intérieur est visible sur la photo.
Un polypore (vu de dessous) que l'on voit beaucoup dans cette vallée : Daedaleopsis nitida (Durieu & Mont.) Zmitr. & Malysheva.
La forme des pores qui rappelle les alvéoles d'abeilles aide à se souvenir de son...ancien nom latin Hexagonia nitida, de son nom français Polypore nid d'abeilles, ou de son nom catalan, Bolet de soca brescat.
C'est un champignon thermophile, il apprécie les lieux humides où il ne gèle pas. Il est commun sur les branches mortes d'alzines (Quercus ilex) sur les rives ensoleillées des ruisseaux de la plaine.
Et ce minuscule mycène a failli passer inaperçu.
Mais comme il n'est jamais solitaire, on repére leur groupe assez facilement : les petits points blancs contrastent fortement avec le brun de la feuille.
Mycena quercus-ilicis Kühner, se développent sur les feuilles tombées des Alzines (Quercus ilex), en milieu humide.
En résumé la liste des espèces trouvées ce jour-là :
Cheilymenia granulata (Bull.) J. Moravec
Auricularia auricula-judae (Bull.) Quél
Auricularia mesenterica (Dicks.) Pers.
Daedaleopsis nitida (Durieu & Mont.) Zmitr. & Malysheva = Hexagonia nitida Durieu & Mont.
Dumontinia tuberosa (Bull.) L.M. Kohn
Entoloma occultipigmentatum var. cystidestum
Galerina marginata (Batsch) Kühner
Gymnopus dryophilus (Bull.) Murrill
Hohenbuehelia horakii Courtec.
Mycena quercus-ilicis Kühner
Omphalina pyxidata (Bull.) Quél.
Sarcoscypha coccinea (Gray) Boud.
Terana coerulea (Lam.) Kuntze
Tremella aurantia Schwein.
Tremella mesenterica Retz.