Saproamanita vittadinii (Moretti) Redhead, Vizzini, Drehmel & Contu
= Amanita vittadinii (Moretti ) Vittadini
A partir de la mi-octobre, promeneurs et curieux ont constaté une poussée tout à fait exceptionnelle de cette belle et grande amanite dans les pelouses de la Prada et du golf de Saint Cyprien (66).
Au contraire des autres amanites, Amanita vittadinii (Moretti) Redhead, Vizzini, Drehmel & Contu n'est pas une espèce mycorhizienne mais saprophyte, d'où son nom actuel Saproamanita vittadinii.
Elle se passe de partenaires ligneux. Donc en clair, elle n’a pas besoin d’arbres dans son environnement, les prairies lui suffisent.
Plusieurs centaines d’exemplaires étaient présents. Certaines personnes en ont cueilli plusieurs, mais le remords les a poussé à abandonner leur récolte un peu plus loin…
Il est vrai qu’André Marchand dans Les champignons du Nord et du Midi (Tome 1, p.38) la signale comme "comestible recherché ", sauf que pour des ramasseurs non mycologues, consommer cette espèce est osé !
Les risques de confusion avec d'autres espèces d'amanites blanches, dont plusieurs mortelles incitent à la plus grande prudence. Amanita verna, Amanita virosa et les formes blanches d’Amanita phalloides sont mortelles.
Guillaume Eyssartier et Pierre Roux dans Le guide des champignons : France et Europe la classe dans les champignons sans intérêt ou indigeste. Le mieux reste cependant de s'abstenir de consommer toute amanite blanche.
Les écailles du chapeau d'Amanita vittadinii et d' Amanita echinocephala, parfois très semblables peuvent entrainer une confusion entre les deux espèces.
A. vittadinii A. echinochephala
Une étude à l’aide du microscope peut nous aider à les différencier. Mais la taille et la forme des spores sont assez proches, et ces caractères ne sont pas aisés à utiliser. Les spores « subglobuleuses à ellipsoïdes » d'Amanita vittadinii, et « ellipsoïdes, rarement largement ellipsoïdes » d'Amanita echinocephala, m'ont laissé perplexe…
Par chance, un autre caractère est bien plus simple à interpréter. Il s’agit des cellules du voile du chapeau.
Ces cellules sont allongées et ellipsoïdes pour Amanita vittadinii, alors qu’elles sont constituées de cellules sphériques à un peu allongées pour Amanita echinochephala.
Cellules du voile du chapeau :
d'A. vittadinii d' Amanita echinochephala.
Les croquis et photo d'Amanita echinochephala, extraits de Amaniteae : Amanita, Limacella & Torrendia sont de Serge Poumarat qui nous a autorisé à les présenter ici.
Bibliographie :
Eyssartier G. , Roux P., 2013. - Le guide des champignons : France et Europe. 3ème éd. complétée et actualisée. Paris, Belin, 1119 p.
Marchand A., 1971. - Champignons du Nord et du Midi. Les meilleurs comestibles et tous les vénéneux. Tome 1. Perpignan, Soc. Mycol. Pyrénées Médit., 282 p.
Neville P., Poumarat S., 2004. - Amaniteae : Amanita, Limacella & Torrendia. Alassio, Candusso, 1120 p.