Le genre Hebeloma regroupe aussi bien des espèces petite taille à allure de collybies (1 à 3cm) que de grande taille à silhouette de tricholomes (12 cm). Leurs lames sont échancrées, le chapeau souvent gras, parfois visqueux.
Tous ces champignons, 84 en Europe, ont une sporée brune. A l’exception, notable, d'Hebeloma sarcophyllum (= H.porphyrosporum) dont la sporée est pourpre.
Les espèces de ce genre sentent souvent le radis mais peuvent avoir aussi une odeur de chocolat, d’amande amère, de sucre brûlé, de thé. Elles sont en général difficiles à déterminer sans microscope.
L'espèce cistophilum est identifiable par son association mycorhizienne avec les cistes. Il est en outre le seul Hebeloma lié aux cistes à posséder une cortine dont les traces sont encore visibles sur le pied des sujets jeunes.
Quelques unes de nos récoltes : 04 novembre 2009, 1er novembre 2011 au-dessus de Laroque-des-Albères, 17 octobre 2015 à Sorède toujours sous cistes, et au-dessus du Château de Valmy à Argelès-sur-Mer le 6 novembre 2011, le 17 décembre 2018, sous Cistus monspeliensis en bordure de bois de Chênes lièges.
Si la météo en fin de saison est propice, avec une belle succession d'épisodes méditerranéens, Hebeloma cistophilum Maire peut être présent tout au long de la piste au-dessus du château de Valmy, sur les premiers contreforts des Albères. Il y pousse en nombre sous le couvert des cistes.
Biotope :
Corine 45.216 « Suberaies catalano-pyrénéennes » selon le code Corine Biotopes
Ce champignon est également signalé dans la littérature sous divers Helianthemum. Ces plantes pubescentes à feuilles non dentées, assez proches des cistes font aussi partie de la même famille des Cistacées.
Description :
Le chapeau est visqueux par temps de pluie, le centre châtain et la marge plus claire. La cortine est seulement visible sur les exemplaires très jeunes.
La chair est douce, raphanoïde mais l’odeur peu perceptible.
Les lames sont brunâtres, serrées, ventrues, adnées, avec un filet à l’insertion du pied (voir photo). Elles ne sont pas larmoyantes. L’arête est légèrement plus pale et constituée de cystides élargies à la base et prolongées par un long filet constitué par un empilement de 2 à 3 cellules allongées.
Bibliographie consultée :
Beker, H. J., Eberhardt, U. et Vesterholt, J., 2016. - Hebeloma. Fungi Europaei,14. Origgio, Candusso, 1218 p.
Bon, M., 2002. - Clé de détermination du genre Hebeloma (Fr.) Kumm. Documents Mycologiques, 31 (123), p.3-40.
Bruchet, G., 1973. - Contribution à l’étude du genre Hebeloma (Fr.) Kumm. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Lyon, suppl. au vol 6, p. 1-132.
CORINE BIOTOPE, éditions ENGREF. Version originale. Types d'habitats français.
Eyssartier G. , Roux P., 2013. - Le guide des champignons : France et Europe. 3ème éd. complétée et actualisée. Paris, Belin, 1119 p.
Eyssartier, G. , 2018. - Champignons : tout ce qu'il faut savoir en mycologie. Paris, Belin, 303 p.
Guinochet, M., Vilmorin, R., 1973. - Flore de France : fascicule 1. Paris, éditions du CNRS, 366 p.
Kühner R. et Romagnesi, H., 1953. - Flore analytique des champignons supérieurs. (Agarics, Bolets, Chanterelles). Paris, Masson, 557 p.
Vesterholt, J., 2005. - The Genus Hebeloma. Fungi of Northern Europe, 3. The Danish Mycological Society, 146 p.
Cécilia Fridlender, Béatrice Deballe, Phillipe Bachès, Jean Louis Jalla, et Mijo Gomez, mycologues confinés ont participé à la réalisation de cette fiche en avril 2020.
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